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mardi 7 septembre 2010

Torres Del Paine ou Quand l'Homme fait moins le malin face à la Nature (03.09.2010 - 06.09.2010)

Salut à vous fidèles lecteurs!

Torres Del Paine, immense Parc National tout au sud du Chili. On avait prévu de longue date déjà d'y partir sac au dos et tente sous le bras pour y découvrir les merveilles de Dame Nature. Voici un "petit" récit de nos 4 jours en mode "Survie et pâtes au réchaud".

Un climat aussi changeant que le cours du pesos Argentin, des vents à vous renverser un char d'assaut, une sensation de froid à faire geler un mammouth laineux chevronné, des sentiers dignes des parcours d'entrainement de La Légion étrangère et finalement des paysages à couper le souffle...voilà, ca pose le décor pour Torres Del Paine!

Un minibus vient nous chercher le 3 septembre au petit matin pour nous amener à l'entrée du Parc. Rempli de monde, les gens regardent nos sacs, de 12kg chacun environ, avec de grands yeux. On est les seuls à partir explorer le site à pied, le reste fera le tour du parc en restant dans le véhicule, sortant seulement pour prendre quelques clichés avant de vite y retourner pour se protéger du vent.
On commence par la visite de la Caverne du Milodon, espèce d'ours préhistorique herbivore. On est toujours avec la bande de touristes, visite payante mais bon la caverne est absolument immense.
Le chauffeur nous dépose à l'entrée proprement dite de la réserve, le ciel est bleu, seulement teinté de quelques nuages. Au loin on peut apercevoir les montagnes à travers lesquelles nous marcherons plus tard pour rejoindre notre premier campement. Elles, par contre, sont plongées dans un épais nuage qui ne présage rien de bon!
Une première petite marche d'1h30 nous permet de nous habituer aux sacs et de rejoindre la base du sentier qui serpente le long des pics imposants recouverts de neige où une petite tasse de thé nous réchauffe un brin. Bonne idée d'avoir acheté ce petit Thermos!
Là les choses se gâtent. Un sac à dos du taxi à la soute du bus ca rigole, mais quand il faut le porter dans une bonne grosse pente, bien glissante de boue, sous une fine pluie qui vous détrempe la veste et qui se transforme peu à peu en neige à mesure que nous gravissons les mètres, c'est une autre paire de manches! Surtout que, en plus d'être trempés à l'extérieur, on transpire comme des boeufs et donc sous la veste, il fait à peu près aussi sec qu'en pleine saison de mousson en Asie!
Après environ 3h30 d'efforts, on atteint le Campemento Torres en fin d'après-midi. Le temps est pourri et on est crevé, deux bonnes raisons pour planter la tente et attendre le lendemain matin pour gravir le dernier bout de sentier et admirer les 3 fameuses Tours du parc.
Normalement le camping dispose de toilettes et autres facilités, mais vu que ce n'est pas encore la haute saison tout est fermé et le camping ressemble à un cimetière. Vu que nous sommes les seuls on plante la tente sous un toit en dur histoire de moins prendre la neige et le vent. Souper au réchaud avec pâtes à la soupe, pain et chocolat. On se rend compte que les 600gr de jambon et le fromage sont restés dans le frigo...Schade! S'ensuit une nuit froide, très froide avec très peu de sommeil. On se demande bien ce qu'on fout là! Le matin le temps est encore pire que la veille et il y a 15cm de neige en plus. On décide de rebrousser chemin, les Tours seront pour une autre fois. Déjeuner biscottes et Nutella congelé donc impossible à tartiner :(
Jolie petite descente de 2h dans la poudreuse fraîche avant de rejoindre la plaine venteuse et humide.
On longe le grand lac de Nordenskjold (A vos souhaits!) pendant environ 4h, affrontant des rafales de vent à environ 100km/h qui transforment les flocons de neiges en milliers de petits grêlons qui nous fouettent le visage et menacent de nous faire tomber à la renverse. On arrive enfin au Refugio "los Cuernos" qui propose soit des dortoirs très sommaires et glaciaux à un prix astronomique (20000 pesos / 40 CHF par personne), soit des places de campings avec accès aux sanitaires et la cuisine moyennant 5000 pesos.
Vite réfléchi, on plante notre tente dehors. On profite ensuite du fourneau à l'intérieur pour sécher nos affaires et se réchauffer la moindre. Le vent commence à méchamment souffler, tellement que les murs en bois et les baies vitrées menacent de s'effrondrer! Alors que Coco guette notre tente par la fenêtre, un OVNI orange fluo passe en trombe....LA TENTE!! Pendant que Coco va baisser le feu sous les carottes et met tranquillement son écharpe et ses chaussures, je cours à moitié à poil dehors, lacets défaits, avec 2 gars du refuge pour choper notre maison volante et la matériel qu'elle contient!
On ramasse les sardines et on déplace la tente vers un emplacement qui devrait, normalement, être plus à l'abri. Finalement le gérant du refuge nous propose de dormir à l'intérieur pour le même prix que le camping afin de passer une nuit en sécurité. Il faut dire que les rafales de vents atteignent maintenant 160km/h...Merci Giovanni!
Soirée sympa au coin du feu avec un couple de jeunes Chiliens et fièrs de l'être dans le même cas que nous. Et comme c'était l'anniversaire de Sebastian (le Chilien) on a même eu droit à un délicieux gâteau aux fraises! Avant de se coucher, on nous informe que si on voit des rats, il faut le dire tout de suite et ne pas les nourrir...aha merci bonne nuit!
Le lendemain matin on part pour notre dernière étape, le Refugio Paine Grande. Une bonne marche de 4h30 nous emmène le long d'un superbe chemin taillé dans une végétation colorée et couchée par le vent incessant qui vient depuis le lac et ses eaux turquoises. De l'autre côté, les hauts sommets se découvrent peu à peu et nous laissent apprécier le magnifique contraste de leurs pointes enneigées sur le ciel bleu.

Arrivés sur place, on tente de trouver un emplacement sûr pour ne pas revivre l'histoire de la tente (déchirée maintenant d'ailleurs) volante. Pas trop convaincus par les sites proposés on essaie de baisser un peu le prix d'une nuit en chambre. Petit rabais mais on se dit que ca vaut mieux, au diable l'avarice!
Souper en cuisine avec une énorme portion de fideos à la soupe aux épinards et carottes bouillies. Nuit bien froide malgré le fait d'être à l'intérieur et expédition à la lampe frontale pour aller aux toilettes vu que l'éléctricité est coupée durant la nuit. Déjeuner avec biscottes et Nutella.
On sort et on découvre un temps magnifique, sans vent...bien évidemment.
On trace la route pendant 18km et 5h de marche à travers une plaine sans fin, seulement parsemée d'arbres morts, de petites mares et de carcasses d'animaux.
Finalement on arrive enfin à l'Administration où nous attend notre minibus pour rejoindre Puerto Natales et la douce quiétude de notre chambre avec fourneau!

En résumé, on l'a pilé un max et on a payé clairement plus que si on était resté tranquillement au chaud à Puerto Natales! Mais on en regrette pas les paysages fabuleux, les rencontres et les dizaines de condors tout au long de notre trekk! Au final, l'hiver n'est peut-être pas la meilleure saison pour faire Torres Del Paine, mais sachez qu'en été le vent est encore plus fort, les prix doublent, les touristes abondent et la charmante araignée "veuve noire" sort de son trou. Enfin après moi je dis ca, je dis rien!

Maintenant 2 jours de repos avec Compeed et mouchoirs avant de poursuivre notre route vers El Calafate et le glacier du Perito Moreno!

Petite précision, les photos sont dans l'album du Chili.

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